… et celles de leurs parents !
On ressent. On nomme. On réfléchit. On agit.
Les émotions sont comme des radars qui captent des informations paradoxales de l’environnement, certains signaux attirent l’attention, et déclenchent des moteurs qui permettent de mobiliser l’énergie nécessaire pour résoudre cet aléa. [1]
2 routes de traitement de l’émotion dans le cerveau
Circuit rapide instinctif :
Aristide a pris la petite voiture d’Alex. Alex pique une colère et tape Aristide.
Le corps peut percevoir inconsciemment des émotions (action physiologique le corps réagit, mais la pensée n’en est pas consciente pour les réactions nécessaires rapides de survie : combattre, fuir ou se figer.
Circuit lent et réfléchi :
Suite à l’action d’Aristide, Alex, sent la réaction de son corps et s’aperçoit qu’il est en colère, Il jette un coup d’œil à Aristide à l’autre bout de la pièce, jouant en faisant des « vroum vroum » très fort pour narguer Alex. Celui-ci respire très fort, et analyse la situation. Il se dirige vers Aristide pour lui demander de lui rendre la voiture. Il fait sa demande sans agressivité en utilisant le « je » : » je jouais avec cette voiture, est-ce que tu peux me la rendre ? » Il parle fort pour que l’adulte dans la pièce l’entende et intervienne si la situation l’exige.
En dehors de toute situation de survie, en situation de colère, on n’est peut-être pas obligé de répondre par la violence, qui empirera la situation. Il serait plus judicieux de se rendre compte de la réaction émotionnelle, d’analyser la situation avec toute votre puissance de raison (cortex pré-frontal) et de choisir la bonne réponse !
Comment enclencher le circuit de réponse réfléchie ?
La phrase-clé à apprendre aux enfants (et aux parents) : « Je me sens [émotion ressentie] car j’ai besoin de [expression du besoin]. »[2]
Les émotions sont nécessaires et utiles. Il n’est pas question de les éviter et minimiser mais de les reconnaître et transformer en « action » adéquate (c’est ce qu’elles réclament).
- Pour la colère, on apprend à l’enfant à apprivoiser son impulsivité et choisir la réponse appropriée.
- Pour la peur, on travaille la confiance en soi et la notion de maîtrise de la situation (ou de se protéger).
- Pour la tristesse ? La base est de ne pas la nier, mais d’apprendre à l’accueillir, et de savoir qu’une émotion passe et change…
- Est-il utile de rappeler que cultiver les émotions positives favorisent la construction du cerveau, les apprentissages, la bonne santé, etc. ?
S’entraîner, avec des exercices
- Exercices de corporalisation pour apprendre à ressentir et verbaliser le ressenti (phénodescription).
- Gestes de sophrologie « karaté », ou ludiques « lancer une boule de papier », malaxer « la boule de colère », Frapper dans les mains très fort pour mettre l’énergie dans les mains; Détendre le corps avec la chaleur de ses mains (se recentrer sur ses sensations corporelles), se frotter les mains, les poser sur … tête, visage, épaules, ventre, dos (reins) jambes
- Exercices de centrage et de respiration (en ludique « Souffler sur le bol de chocolat chaud », souffler en « déplaçant le nuage », mains croisées derrière le dos, respiration abdominale avec une boule de papier sur le ventre), de sophro-déplacement du négatif;
- Pratiques pour cultiver la joie au quotidien
- Méditation autour de l’évocation d’une situation agréable qui a généré une émotion particulièrement agréable : Visualisation Nuage.
- Calmer la colère d’un enfant avec une simple balle;
- Vidéo Delphine Bourdet https://www.youtube.com/watch?v=n3zt0Aj0hZo&feature=youtu.be
- Un outil pour exprimer la colère de manière respectueuse
- Exercice Ridikulus pour apprendre à affronter ses peurs
- Les poupées tracas : Les Quitapenas ou poupée tracas, sont de petites poupées provenant du Guatemala. Selon la tradition, chaque enfant doit raconter un de ses soucis à la poupée le soir avant le coucher puis la glisser sous son oreiller. A son réveil, ses angoisses auront disparu !
- Des massages pour les enfants, avec le support d’une belle histoire, et la possibilité de les faire en auto-massage : Mathéo et le massage Caméléon – Manœuvres simples pour cultiver la pleine conscience, Manon Jean, édition C.A.R.D.
À lire
Livre : Que se passe-t-il en moi ?, Mieux vivre ses émotions au quotidien, Isabelle Filliozat, Marabout.
Notes :
[1] L’émotion (du latin motio « action de mouvoir, mouvement »). Pour comprendre ce qu’est une émotion : Focus émotion (accessible aux adhérents).
[2] La communication non violente nous aide à analyser et verbaliser. Source : http://anti-deprime.com/2015/09/24/emotions-besoins-la-phrase-cle-a-apprendre-aux-enfants-et-aux-parents/
Mise à jour de l’article Juillet 2020. Source image : PublicDomainPictures de Pixabay.